La psychiatrie est probablement l’une des disciplines médicales dans laquelle la France a eu l’influence internationale la plus grande, notamment dans la création des institutions qui la représentent au plus haut niveau.
C’est en effet à la Psychiatrie Française que l’on doit la création de l’Association Mondiale de Psychiatrie en 1950, au décours du congrès international qu’elle avait organisé sous la direction des figures qui restent parmi les plus éminentes dans notre champ : Delay, Ey, Pichot qui ont tous trois joué un rôle majeur dans les instances de direction de cette association pendant les trente premières années de son développement.
C’est aussi à la psychiatrie française que l’on doit la création de l’Association Européenne de psychiatrie sous l’influence de Kammerer et Singer (l’EPA d’aujourd’hui) ; et c’est aussi à la médecine française que l’on doit la création de l’Union Européenne des Médecins Spécialistes (comme le rappelle le sigle UEMS resté lui francophone).
Pour des raisons qui restent à expliquer, car la progressive prééminence de l’anglais comme langue de travail devenue généralement exclusive, ne parait pas suffisante pour en rendre compte pleinement, les associations représentatives de la psychiatrie française ont progressivement désinvesti ces différentes instances y compris celles dans le développement desquelles elles avaient pourtant joué un rôle majeur au début de leur histoire.