Clinique des émotions
Emotion… Poésie, détresse, amour, extase, douleur, courage, spleen, désolation, colère, étonnement, surprise, bonheur, peur, dégoût, rage, joie, reconnaissance, mépris, tristesse, consolation…
Le terme ancien et commun d’Emotion reflète un processus étudié tant dans les sciences humaines que biologiques ou celles des neurosciences. « Les émotions », sont une déclinaison de ce substantif qui suppose plusieurs acceptions, une grammaire de ses expressions, de ses théories diverses et de la clinique.
Dans notre expérience subjective, quotidienne, on tente souvent de contenir les émotions comme si elles allaient faire obstacle à la rationalité. Parfois elles nous échappent. Violentes ou apaisantes, destructrices ou bienfaisantes, elles soulignent l’essentialité de la relation à autrui. Toujours, on les ressent dans le corps : l’émotion signe le point de passage du biologique à l’intersubjectif.
Quid d’une clinique des émotions ? Comment relier celle-ci avec la psychopathologie et la pathologie psychiatrique ? Cette réflexion clinique peut-elle nourrir une approche transdisciplinaire et transnosographique ?
L’étude des émotions contribue à la réflexion du développement chez le petit enfant, de ses capacités à penser et à communiquer. La clinique y puise ses racines. Chez le jeune et l’adulte, elle éclaire le rapport entre émotion, affectivité, sentiment et action donc pensée.
Les états affectifs, l’humeur sont des composantes centrales de la clinique. Dans les troubles de l’humeur, les troubles anxieux ou le psychotraumatisme, sont en cause tristesse, joie, crainte, peur, ou terreur… Et dans le cadre des troubles de la personnalité, les débordements émotionnels en tout genre occupent le devant de la scène. A l’inverse, certaines pathologies, comme la schizophrénie, peuvent se caractériser par l’absence d’émotion visible ou par leur caractère discordant. Qu’en est-il des émotions dans la dépendance aux substances, les conduites addictives ou troubles psychosomatiques ? Et quelle place pour les émotions lorsque les fonctions intellectuelles s’altèrent ?
Nos journées de la SIP exploreront ces questions physiopathologiques, cliniques, psychopathologiques et thérapeutiques, à travers le prisme éclairant des émotions.